Franz Schubert: Du bist die Ruh (tú eres la paz / tú eres el sosiego)

Benjamin Zander’s Masterclass (2015)

We hear Abigail Lee, soprano and Yuan Wang, piano
Recorded March 28, 2015 at the Longy School of Music

 

 

Du bist die Ruh,
Der Friede mild,
Die Sehnsucht du,
Und was sie stillt.

Ich weihe dir
Voll Lust und Schmerz
Zur Wohnung hier
Mein Aug’ und Herz.

Kehr’ ein bei mir,
Und schließe du
Still hinter dir
Die Pforten zu.

Treib andern Schmerz
Aus dieser Brust.
Voll sei dies Herz
Von deiner Lust.

Dies Augenzelt
Von deinem Glanz
Allein erhellt,
O füll’ es ganz.

 Tú eres la paz,
el dulce sosiego,
el deseo ardiente
y quien lo calma.

Yo te consagro
lleno de placer y dolor,
como morada
mis ojos y mi corazón.

Penetra en mí
y cierra
calladamente tras de ti
las puertas

Aleja todo dolor
de este pecho.
Que se llene el corazón
de tu alegría.

El templo de mis ojos
por tu resplandor
solamente se ilumina
¡oh, llénalo del todo!

 

 

http://enelpabellonrojo.blogspot.com.es/2012/09/tu-eres-la-paz-du-bist-die-ruh.html

A moi les plaisirs

Faust, Acte I:  A moi les plaisirs

Placido Domingo, Samuel Ramey:

Le cabinet de Faust

Scène Première

Faust seul. — Sa lampe est près de s’éntendre.– Il est assis devant une table chargée de parchemins. — Un livre est ouvert devant lui.

Faust
Rien!… — En vain j’interroge, en mon ardente veille,
La nature et le Créateur;
Pas une voix ne glisse à mon oreille
Un mot consolateur!
J’ai langui triste et solitaire,
Sans pouvoir briser le lien
Qui m’attache encore à la terre!…
Je ne vois rien! — Je ne sais rien!…
[Il ferme le livre et se lève;. Le jour commence à naître.]
Le ciel pâlit; — Devant l’aube nouvelle
La sombre nuit
S’évanouit!…
[Avec désespoir]
Encore un jour! — encore un jour qui luit!…
O mort, quand viendras-tu m’abriter sous ton aile?
[Saisissant une fiole sur la table]
Eh bien! puisque la mort me fuit
Pourquoi n’irais-je pas vers elle?…
Salut! ô mon dernier matin!
J’arrive sans terreur au terme du voyage;
Et je suis, avec ce breuvage,
Le seul maître de mon destin!
[Il verse le contenu de la fiole dans une coupe de cristal. — Au moment où il va porter la coupe à ses lèvres, des voix de jeunes filles se sont entendre au dehors.]

Choeur de Jeunes Filles
Paresseuse fille
Qui sommeille encor!
Déjà le jour brille
Sous son manteau d’or
Déjà l’oiseau chante
Ses folles chansons;
L’aube caressante
Sourit aux moissons;
Le ruisseau murmure
La fleur s’ouvre au jour,
Toute la nature
S’éveille à l’amour!

Faust
Vains échos de la joie humaine,
Passez, passez votre chemin!…
O coupe des aïeux, qui tant de fois fus pleine,
Pourquoi trembles-tu dans ma main?…
[Il porte de nouveau la coupe à ses lèvres.]

Choeur de Laboureurs
Aux champs l’aurore nous rappelle;
Le temps est beau, la terre est belle;
Béni soit Dieu!
A peine voit l’hirondelle,
Qui vole et plonge d’un coup d’aile,
Dans le ciel bleu!

Les Jeunes Filles [dans l’éloignement]
L’oiseau chante!

Les Laboureurs [dans l’éloignement]
La terre est belle!

Faust
O prière universelle!

Les Jeunes Filles et les Laboureurs
Béni soit Dieu!

Faust [reposant la coupe]
Dieu!
[Il se laisse retomber dans son fauteuil.]
Mais ce Dieu, que peut-il pour moi?
[Se levant]
Me rendra-t-il l’amour, l’espérance et la foi?
[Avec rage]
Maudites soyez-vous, ô voluptés humaines!
Mauadites soient la chaînes
Qui me font ramper ici bas!
Maudit soit tout ce qui nous leurre,
Vain espoir qui passe avec l’heure,
Rêves d’amour ou de combats!
Maudit soit le bonheur, maudites, la science,
La prière et la foi!
Maudite sois-tu, patience!
A moi, Satan! à moi!

Scène II

Faust, Méphistophélès

Méphistophélès [apparaissant]
Me voici!… — D’où vient ta surprise?
Ne suis-je pas mis à ta guise?
L’épée au côté, la plume au chapeau,
L’escarcelle pleine, un riche manteau
Sur l’épaule; — en somme
Un vrai gentihomme!
Eh bien! que me veux-tu docteur!
Parle, voyons!… — Te fais-je peur?

Faust
Non.

Méphistophélès
Doutes-tu ma puissance?…

Faust
Peut-être!

Méphistophélès
Mets-la donc à l’épreuve!…

Faust
Va-t’en!

Méphistophélès
Fi! — c’est là ta reconnaissance!
Apprends de moi qu’avec Satan
L’on en doit user d’autre sorte,
Et qu’il n’était pas besoin
De l’appeler de si loin
Pour le mettre ensuite à la porte!

Faust
Et que peux-tu pour moi?

Méphistophélès
Tout. — Mais dis-moi d’abord
Ce que tu veux; — est-ce de l’or?

Faust
Que ferais-je de la richesse?

Méphistophélès
Bien! je vois où le bât te blesse!
Tu veux la gloire?

Faust
Plus encor!

Méphistophélès
La puissance?

Faust
Non! je veux un trésor
Qui les contient tous!… je veux la jeunesse!
A moi les plaisirs,
Les jeunes maîtresses!
A moi leurs caresses!
A moi leurs désirs!
A moi l’énergie
Des instincts puissants,
Et la folle orgie
Du coeur et des sens!
Ardente jenuesse,
A moi tes désirs!
A moi ton ivresse!
A moi tes plaisirs…

Méphistophélès
Fort bien! je puis contenter ton caprice.

Faust
Et que te donnerai-je en retour?

Méphistophélès
Presque rien:
Ici, je suis à ton service,
Mais là-bas tu seras au mien.

Faust
Là-bas!…

Méphistophélès
Là-bas.
[lui présentant un parchemin] Allons, signe. — Eh quoi! ta main tremble?
Que faut-il pour te décider?…
La jeunesse t’appelle; ose la regarder!…
[Il fait un geste. — Le fond du théâtre s’ouvre et laisse voir Marguerite assise devant son rouet et filant.]

Faust
O merveille!…

Méphistophélès
Eh bien! que t’en semble?…

Faust [prenant le parchemin.]
Donne!…
[Il signe.]

Méphistophélès
Allons donc!
[Prenant la coupe restée sur la table.]
Et maintenant,
Maître, c’est moi qui te convie.
A vider cette coupe, où fume en bouillonnant
Non plus la mort, non plus le poison; — mais la vie!

Faust [prenant la coupe et se tournant vers Marguerite]
A toi, fantôme adorable et charmant!…
[Il vide la coupe et se trouve métamorphosé en jeune et élégant seigneur. La vision disparaît.]

Méphistophélès
Viens?

Faust
Je la reverrai?

Méphistophélès
Sans doute.

Faust
Quand?

Méphistophélès
Aujourd’hui.

Faust
C’est bien!

Méphistophélès
En route!

Faust
A moi les plaisirs,
Les jeunes maîtresses!
A moi leurs caresses!
A moi leurs désirs!

Méphistophélès
A toi la jeunesse,
A toi ses désirs,
A toi son ivresse,
A toi ses plaisirs!
[Ils sortent. –. La toile tombe.]

http://opera.stanford.edu/Gounod/Faust/ne_acte1.html

 

Wikipedia:

Faust est un opéra en cinq actes de Charles Gounod, livret de Jules Barbier et Michel Carré, fondé sur la légende du même nom et la pièce de Goethe, créé au théâtre Lyrique le 19 mars 1859.

Œuvre la plus connue de Charles Gounod, Faust connut dès ses débuts un grand succès. C’est probablement, avec Carmen de Georges Bizet, l’opéra français le plus connu au monde. Joué à de multiples reprises dans de nombreux pays, Faust est à l’origine de nombreuses références dans la culture populaire.